mardi 12 octobre 2010

merci aux midinettes qui nous ont ouvert la voie

la manif aujourd'hui, l'élégant Saint Germain a viré au rouge...

En ce jour de grève, où j'écoute RMC pour cause de musique sur France Inter, voilà qu'ils lancent un sondage sur la limitation du droit de grève mais quelle honte!!!
Toutes les avancées sociales dont nous bénéficions, nous les avons obtenu comment, grâce au bon vouloir du patronat ?

Je vous recommande de lire ce qui suit et qui est très émouvant.
Midinette : respect !

Aujourd'hui, journée de la femme, je trouve opportun de raconter cette histoire que je ne connaissais pas et que je viens de découvrir : la signification du nom "midinette" ainsi que son lien avec le combat des femmes.
Ce nom féminin de MIDINETTE apparaît à la fin du XIXe siècle. Il se compose de midi et de dînette car il fut donné aux jeunes ouvrières parisiennes de la mode qui, à midi, se contentaient d'un repas sommaire.En 1917, ces femmes allaient se révolter et animer un conflit social populaire et exemplaire.

"Elles courent, elles sautent, elles chantent, elles rient : les midinettes sont dans la rue... Elles refusent le chômage obligatoire d'une demi-journée, le samedi, imposé par les patrons de la couture. Leurs revendications ? La «semaine anglaise» intégralement compensée et une prime de vie chère.
En pleine guerre, la grève s'étend. En Champagne, à quelque deux cents kilomètres de là, les soldats des deux camps meurent par milliers.
Les femmes salariées, qui remplacent de plus en plus les hommes mobilisés au front refusent l'exploitation et réclament la paix.
Le spectacle était insolite! En pleine guerre (et quelle guerre!), la plus terrible que l'on ait connu, des centaines de jeunes femmes, les midinettes, parcourent les rues de la capitale en chantant:
« On s'en fout,
On aura la semaine anglaise
On s'en fout,
On aura les vingt sous... »
« OUI, MONSIEUR, C'EST UNE GRÈVE ! »
Le conflit a démarré au mois de mai quand le patronat de la couture a voulu imposer une semaine anglaise, à sa convenance, c'est-à-dire un congé du samedi après-midi non payé. En réalité, un chômage obligatoire alors que le coût de la vie ne cesse de grimper. Au départ, les grévistes se comptent... elles sont deux cents cinquante ! Elles mettent au point leurs revendications : la semaine anglaise, une vraie, c'est-à-dire intégralement compensée et une indemnité de vie chère de 1 franc pour les ouvrières et de 0,50 franc pour les apprenties.
Face à ces demandes, le patronat n'offre qu'une augmentation dérisoire et l'installation d'un réfectoire ! C'est loin du compte et les grévistes, réunies à la Bourse du travail, décident de continuer la lutte. Le lundi, elles reçoivent le renfort des cinq cents ouvrières de la maison Cheruit, place Vendôme. Le mardi, elles sont deux mille en grève. Paris s'étonne, puis s'enthousiasme. « Sur les Grands Boulevards, écrit le reporter de l'Humanité, un long cortège s'avance. Ce sont les midinettes parisiennes aux corsages fleuris de lilas et de muguet; elles courent, elles sautent, elles chantent, elles rient et pourtant ce n'est ni la sainte-Catherine, ni la mi-Carême. C'est la grève. » Et la grève s'étend. De trois mille, le mercredi 16 mai, elles seront dix mille à la fin de la semaine. On voit les cochers de fiacre et les chauffeurs de taxi faire monter les grévistes pour les emmener à « la Grange aux Belles », le siège de la CGT. Les soldats en permission accompagnent leur petite amie, et il arrive que les gars du bâtiment descendent de leur échafaudage pour applaudir ces jolies filles.
Les patrons finissent par accepter leur revendication d'une indemnité de vie chère et s'engagent, en attendant le vote d'une loi, à faire un « essai loyal » de semaine anglaise. Cette victoire provoque une sorte de levée en masse. Les unes après les autres, toutes les professions féminines de Paris reprennent les revendications des midinettes. Voici les confectionneuses, les caoutchoutières, les brodeuses, les lingères, les ouvrières de l'usine de lampes Iris, à Issy-les-Moulineaux, les fleuristes-plumassières, puis les employées des Établissements militaires, les employées des banques, notamment celles de la Société générale, les confectionneuses de la Belle jardinière.
Sitôt le travail arrêté, les grévistes prennent le chemin de la Bourse du travail où les militants sont littéralement débordés. Pour se reconnaître, chaque groupe arbore, sur une hampe de pancarte, le nom de sa profession et un emblème improvisé, une jarretelle de soie bleue, un chandail de laine, une plume d'autruche, où encore, l'affiche du dernier emprunt de guerre.
Le mouvement gagne les usines d'armement qui faute de main-d'oeuvre masculine, ont été conduites à embaucher nombre de «munitionnettes» . Le 3 juin, la presse annonce « Grève aux usines Citroën », mais la censure caviarde les articles. C'est que l'affaire devient autrement inquiétante pour le pouvoir car le mouvement n'épargne pas la province qui va compter bientôt 11 000 grévistes. À la poudrerie de Saint-Médard, en Gironde, 2 500 ouvrières arrêtent le travail. Pour la seule année 1917, les statistiques officielles relèveront 700 conflits, 300 000 grévistes, 565 succès ou accords collectifs et les syndicats, de leur côté, font état d'un fort mouvement d'adhésions. Ainsi, la fédération des Métaux CGT comptera jusqu'à 37,5 % de femmes syndiquées dans ses rangs".

(Ce dossier confectionné par Pierre Fay a été publié par la Nouvelle Vie Ouvrière du 11-07-2003 )

2 commentaires:

  1. Merci pour cette histoire, c'est trés intéressant ^^

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  2. Bonsoir,
    Juste pour te prévenir d'un concours express KENZO sur mon blog si tu es intéressée
    bonne soirée
    dame skarlette

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